czwartek, 18 lutego 2010

"TECZKA" Nr 114/II.2010 LOGO



SPIS TRESCI

I/ ARTYKUŁY :

II/ RECENZJE

III/ ROZMOWY

IV/ SPRAWY TEATRU

V/ ARTYSCI STAD I STAMTAD

VI/ KRONIKA KULTURALNA

VII/ NAPISALI DO NAS





- HUGH WALPOLE - Anna WŁADYKA (ESEJ)
Horace Walpole "Le château d'Otrante"
Le premier roman gothique et moderne créé au XVIII siècle.
Le « gothique » nous envoie surtout à l'architecture et à l'art sacral. Pourtant, il décrit aussi un style littéraire moderne représenté par "Le château d'Otrante".
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Les histoires horribles de toute sorte ont été racontées dans toutes les époques. La tradition littéraire nommée confusément de "gothique" est en réalité le moderne développement du roman, avec le sujet caractéristique de l'étranglement qu'exerce le passé sur le présent ou l'empiètement des époques "sombres" de l'oppression sur la "lumière" de l'époque moderne. Les éléments typiques du "gothique" sont les suivants : les endroits enfermés et hantés, comme par exemple: les vieux châteaux, les cryptes, les couvents ou les sombres manoirs; ils sont en ruines où à l'état de la décadence, les situations présentées dans un livre gothique sont remplies d’épisodes d'emprisonnement, de la cruauté et de la persécution.
Horace Walpole, l’auteur du premier roman gothique.
Horace Walpole (1717 – 1797) est le plus jeune fils du Premier ministre britannique Sir Robert Walpole. Il étudie au collège d'Eton, puis à King's College de Cambridge. Fasciné par le passé, il créé «Le château d’Otrante», le premier roman « gothique » jamais écrit en anglais et véritable texte fondateur où tant d’écrivains puiseront abondamment pour en tirer clichés, situations, atmosphère et personnages très codés, est en quelque sorte la transposition littéraire de passion architecturale de Horace. La demeure de Walpole, Strawberry Hill, près de Twickenham, est un ensemble fantaisiste de style néogothique qui crée une nouvelle tendance architecturale. En 1764, il publie son roman gothique "Le château d'Otrante" créant un style littéraire allant de pair avec l'architecture
"Château d'Otrante" le premier roman gothique.
Le premier roman expérimental du genre gothique, écrit en partie pour s'amuser est "Le château d'Otrante", 1764, de Horace Walpole. La 2e édition de son œuvre, 1765, porte le sous titre "l'histoire gothique". Le roman raconte une histoire pseudo-shakespearienne d'une famille empreinte d'une malédiction qui anéantie la dynastie princière de l'usurpateur Manfred dans le 12e siècle, qui tente d'épouser la fiancée de son fils décédé.
Une vague des romans gothiques est notée en Grande-Bretagne et en Irlande pendant les trois décades après 1790 culminant dans :
- Anne Radcliffe "The romance of the forest", 1791, "Les mystères du Château d'Udolphe", 1794

- Mary Shelley « Frankenstein », 1820
Les thèmes du roman gothique continuent toutefois de nourrir toute la littérature anglaise jusqu'au XXe siècle, de Charles Dickens à Mervyn Peake en passant par Joseph Conrad. On peut d'ailleurs parler, au tournant du XXe siècle, d'une mode romanesque dite "néogothique" avec des œuvres aussi célèbres que « L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde » (1886) de Robert Louis Stevenson, « Le Portrait de Dorian Gray » (1890) d'Oscar Wilde ou encore le « Dracula » (1897) de Bram Stoker, tant l'imaginaire et les codes esthétiques du genre originel abreuvent le style et la structure de chacun des récits, même si beaucoup préfèrent toujours parler de "littérature fantastique", voire de roman d'horreur.
"Le fantastique" comme un élément gothique dans "Le château d'Otrante"
Le fantastique remonte, via un adjectif latin « fantasticum », au verbe grec « phantasein » : « faire voir en apparence », « donner l’illusion », mais aussi « se montrer », apparaître, lorsqu’il s’agit de phénomènes extraordinaires. La « phantasia » est une apparition, tout comme le « phantasma », qui désigne aussi un spectre, un fantôme (on trouve ce dernier emploi chez Eschyle et Euripide).
Dans le roman de Horace Walpole différents prodiges se manifestent : apparition d’une main géante, statue pleurant des larmes de sang, portrait sortant de son cadre et présence dans la cour du château d’un heaume gigantesque qui écrase le fils de l’usurpateur et dont les aigrettes frémissent parfois mystérieusement. Walpole utilise ces éléments comme de véritables objets de théâtre.
Le développement de l’action dans le château d’Otrante.
"Le château d'Otrante" présente l'histoire de Manfred, seigneur du château, et de sa famille. Le livre s'ouvre sur le jour du mariage de son fils malade Conrad et de la princesse Isabelle. Peu de temps avant le mariage, toutefois, Conrad est mort écrasé par un casque gigantesque qui tombe sur lui d'en haut. Cet événement inexplicable est particulièrement sinistre à la lumière d'une ancienne prophétie "que le château et la seigneurie d’Otrante devrait passer de la famille actuelle, chaque fois que le propriétaire réel doit être pris trop d'ampleur pour l'habiter. Manfred, effrayé que la mort de Conrad marque le début de la fin pour sa ligne, se résout à éviter la destruction en épousant Isabelle lui-même en instance de divorce de sa femme actuelle Hippolita, qui il estime qu'elle n'a pas réussi à lui donner un héritier convenable. Toutefois, les tentatives de Manfred à une deuxième union sont perturbées par une série d'événements surnaturels impliquant l'apparition de nombreux artefacts surdimensionnés et parties de corps ainsi que l'arrivée du vrai prince, Théodore de Falconara.
La modernité du roman dans la perception du lecteur du XXI siècle.
Le thème du divorce paraît moderne et antique à la fois. A l'époque antique c'était un sujet tragique, souvenons nous de "Médée" d'Euripede. Aujourd'hui il est repris par le film qui l'adouci ou banalise sans renoncer à souligner la gravité humaine du problème (par exemple dans le film "Divorce" avec Ch. Scott Thomas). Regardons comment le sujet est-il présenté dans notre roman gothique de Walpole. Manfred, père des enfants adultes désire éloigner son épouse Hippolita et d'épouser la princesse Isabelle amie de sa fille Mathilda et l'ex fiancée de son fils mort. Manfred désire assurer ainsi sa descendance masculine et il va droit au but sans aucun regard aux sentiments de sa femme et sa fille qui se retrouvent humiliées par le comportement du prince, père et époux. Pourtant le prince Manfred pense garder une certaine dignité dans l'affaire, car il n'oblige pas son épouse légale à demander à sa rivale Isabelle d'accepter son mari comme époux. Quelle ignominie! "Il (prince Manfred) ne ménagea aucun argument plausible, aucune insinuation pour lui (Hippolita) arracher son consentement ou même sa promesse de favoriser le divorce. Il n'était pas besoin de beaucoup de persuasion pour amener Hippolita à se plier à son désire. Elle tenta de le gagner à l'idée d'abdiquer le pouvoir ; mais voyant l'inutilité de ses exhortations, elle l'assura que, dans la mesure où sa conscience le lui permettrai, elle n'élèverait aucune objection contre un divorce ; mais elle refusa de s'engager à le demander elle-même".
Les enfants souffrent toujours le pire confrontés au divorce de leurs parents. La princesse Mathilda, assassinée par son père qui croyait donner la mort à la fugitive Isabelle, lui pardonne à condition "- Oui, je te pardonne... puisse le Ciel confirmer ce pardon!... mais, tandis que j'ai encore assez de vie pour le demander... Oh! Ma mère, quelle sera sa douleur !... Vous la consolerez... Monseigneur... vous ne la répudierez pas ?... elle vous aime vraiment...". Le sacrifice humain, bien qu'involontaire, expie-il le pêché du Prince Manfred ? "Au matin, Manfred signa son abdication avec l'approbation d'Hippolita et tous deux entrèrent dans les couvents voisins".
Manfred, l'époux trouve toutes sortes de justifications pour divorcer de sa femme, mère de leur deux enfants Conrad et Matilda: "...des raisons d'Etat, de très urgentes raisons, ma sécurité personnelle et celle de mon peuple, exigent que j'aie un fils. Il est inutile d'en attendre un d'Hippolita; j'ai fait choix d'Isabelle... (...) "Hippolita m'est alliée au quatrième degré - il est vrai que nous avons obtenu une dispense. Mais j'ai appris qu'elle avait aussi été fiancée à un autre. C'est là ce qui oppresse mon âme."
D'autre part, la bonté des jeunes filles modèles princesses Isabelle et Matilda est touchante (...) "Les princesses révélèrent alors à Hippolita leur commun penchant pour Théodore et l'intention qu'avait Isabelle de l'abandonner pour Mathilda". Isabelle déclare à ce sujet: "Puis-je m'abaisser à souhaiter d'être aimée d'un homme qui, sans nécessité, m'a révélé son indifférence." Pourtant après la mort de Mathilda les circonstances vont décider que c'est elle qui deviendra l'épouse de Théodore "...la douleur de Théodore était trop récente pour accepter l'idée d'un autre amour. Pourtant après de fréquents entretiens avec Isabelle au sujet de sa chère Mathilde, il se convainquit qu'il ne connaîtrait le bonheur que dans la compagnie d'une femme avec laquelle il pourrait, tout au long de sa vie, s'abandonner à la mélancolie qui avait possession de son âme."
Les princesses pensent surtout au bonheur de l’autre quand elles aiment le même homme.
Nous constatons ainsi que la problématique de l'œuvre, bien qu'écrit au XVIII siècle, ne peut être de plus moderne: le divorce, la souffrance de l'épouse rejetée et des enfants croyant aux idéaux humains.
La composition, le roman est partagé en cinq chapitres pour bien développer l'action, les personnages qui sont ceux du premier et du second plan, le style, l’humour du roman prêtent aussi à penser qu'avant tout c'est un roman moderne. Le vocabulaire autour du fantastique: démons, spectre, casque fatal, cloîtres, château, ruines, le fantôme, l'ombre etc. nous met rapidement dans l'ambiance et le jeu. Le roman a été écrit pour amuser et nous nous amusons très bien, surtout au feu de la cheminée, pendant les longues soirées d'hiver quand la neige tombe derrière les fenêtres.
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Anna Wladyka

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