poniedziałek, 19 stycznia 2009

KONCERT STANA RUDNITZA




SUR LE QUAI DE LA GARE I


J’arrivais, j’espérais
Sur le quai de la Gare de l’Est
La ville était grise
Couverte de brume
Personne ne m’attendait
Aucun geste… amical


Les bruits de mes pas
A sept heures du matin
Je venais d’arriver
Dans cette ville inconnue
Je ne parlais pas
Je ne comprenais pas
J’étais désarmé
Comme un enfant perdu

Comment vivre, comment survivre
Revenir, non plutôt crever
Comment aimer, comment poursuivre
Quand on ne sait pas comment commencer

Le vent de janvier
Me faisait frissonner
Personne ne me connaissait
Dans cette ville étrange
J’aurais bien voulu
Croiser un chier
Ou au moins un ange
Un ange… gardien

Je venais de l’Est
Soit de nul part
On se méfiait alors
Des Pays de l’Est
Varsovie - Paris
Le rideau de fer
Personne ne m’attendait
A la gare de l’Est

Comment vivre, comment survivre
Revenir, non plutôt crever
Comment aimer, comment poursuivre
Quand on ne sait pas comment commencer

J’arrivais, j’espérais
Sur le quai de la Gare de l’Est
La ville était grise
Couverte de brume
Personne ne m’attendait
Aucun geste… amical



Avril 2005



PRAGUE



La ville est déserte et les volets sont fermés
Aux alentours de la Grande Place
Le soleil immense, le soleil de plomb
Plane sur la ville comme une menace

Au-dessus des jardins et des vieilles ruelles
Flotte une odeur de jasmin tenace
Le premier train vient de quitter la gare
En réveillant le marchand de glaces

Seuls ceux qui ne dorment pas
Seuls ceux qui ne dorment plus
Ecoutent le bruit qui encercle la ville
Des sons inconnus, des sons oubliés
Mais reconnaissables entre mille

C’est un sourd bourdonnement
Qui fait trembler les pavés
Et les oiseaux sur les arbres se taisent
C’est un bruit d’acier qui vient lentement
Comme la mer roulant sur les falaises

Toi la vieille Prague, toi la vieille ville
Avec tes ponts en dentelle et tes portails dorés
Prends garde, ils arrivent, tu es en péril

Les voici, ils arrivent, les chars et les blindés
Se sont arrêtés sur la Grande Place
Le soleil immense, le soleil de plomb
Monte dans le ciel pâle comme une menace
Toi avec tes collines et tes tours carrées

Et on les voit s’arrêter
Ils sont jeunes et fatigués
Les soldats en uniforme olivâtre
Ils voudraient dormir et se reposer
Dans l’aube blafarde et grisâtre

La ville est saisie de froid
Les volets restent fermés
Les fantômes de la nuit réapparaissent
Ils vont rencontrer
Ils rencontrent déjà
Le cauchemar sanglant des journées qui naissent

Quelle est longue cette matinée de printemps et qu’il est pâle
Le ciel au-dessus de Prague. La ville est une plaie ouverte…
Une femme en deuil qui ne peut plus pleurer


Stanislas Rudnitz

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