RADIO NOTRE DAME (LE 19.IV.2010)

LA CATASTROPHE DU 10.IV.2010 à SMOLENSK à obligé les médias français à inviter des personnalités polonaises afin d'avoir leur avis sur cet évènement tragique. Durant la semaine

qui suivit, deux personnalités de la Polonia de France ont été invitées à se prononcer sur ce sujet:

-
Mgr STANISLAW JEZ , Recteur de la Mission Catholique Polonaise en France et

- Mme Alexandra VIATTEAU, professeur à Val-de-Marne.

Ce qui fut particulièrement surprenant et scandaleux c'est que les trois TV publiques :TF1, TF2

et TF3 avaient invité Mgr JEZ et puis, tout à coup, ont retiré leur invitation.

Seule la Radio Notre Dame maintint son invitation.

Mgr Stanislas Jez et Mme A. VIATTEAU ont donc eté interviewés à Radio Notre Dame le 19.IV10.

Voici ce qu'ils ont dit :

Le Présentateur s'est adressé d'abord à Mgr Stanislas JEZ : " On a vu, Monseigneur, l'image des relations franco-polonaises se dégrader à cause du contact avec les Etats -Unis - ce qui n'était pas la fidélité qu'on espérait (ici) de la Pologne dans l'esprit
de la construction européenne. Vous étiez meurtri,Monseigneur, de l'image du Président Polonais, donné par la presse française. Que diriez-vous là-dessus: de l'homme que vous pensiez qu'il était ? D'une façon générale - de la relation entre
les médias internationaux et la réalité polonaise? Comment la décririez vous? On a l' impression( dans ce domaine)) qu'on est à la limite de la fausse information - pour ne pas dire autre chose? Est-ce que c'est par ignorance ?
Qu'est-ce que vous en pensez?.
Mgr Stanislaw JEZ : " Si la Television dit que "La nation polonaise est divisée" parce que entre 250 - 300 personnes ont mani-
festé (contre son enterrement à la Cathédrale du Chateau de Wawel, à Cracovie) Comment peut-on dire (en l'occurrence) que" la nation est divisée"? ça c'est de la Désinformation!
Le Présentateur : "Vous voulez dire qu'il n'y a pas eu de véritable polémique au sujet de ce que le Président et son épouse devaient être enterrés dans cette crypte avec les Rois de Pologne? Personne ne contestait ça en Pologne?
Mgr Stanislas JEZ: " Non. J'ai été invité à TFI parce que,naturellement, l'enterrement et la Messe devaient être commentés.
Puis, zu dernier moment, on a annulé l'émission! Les autres chaînes publiques l'ont annulée ,elles aussi. Par contre, les autres chaînes connaient quelques morceaux de la liturgie et les commentaient d'une façon qui n'a&vaient rien de commun avec la situation en Pologne ni avec la situation en Pologne ni avec la réalité - l'évènement!
Le Présentateur : Je voudrais revenir quand même à l'image du Président dans les média, parce que, pendant quatre ans , ce Président étair attaqué parce qu'il n'était pas "politiquement correct".
Mgr Stanislas JEZ : Il voulait voir l'Europe d'aujourd'hui comme celle de ses fondateurs - telle que eux, ils l'avaient rêvée.
Adenauer,R. Schuman, De Gasperi. Une Europe chrétienne, basée sur la doctrine sociale de l'Eglise.
Le Président était un grand érudit, professeur de Droit qui avait formé toute une génération de jeunes. Il y a eu énormément
de témoignages de jeunes qui montraient l'attitude patriotique du Président, son intelligence exceptionnelle, son savoir historique énorme. En même temps, très simple et cordial, proche du peuple, honnête.
Donc - ce qu'on a dit de lui qu'il était "d'extrême droite" - c'est faux. C'est de la désinformation. C'est une image qu'on a collé à ce Président.
Le Présentateur : Je crois qu'il y a un auditeur qui souhaiterait intervenir.
L'Auditeur : Je ne connais pas bien l'histoire. Elle est un peu mythifiée - l'amitié franco-polonaise a eu des hauts et des bas.
Et, à certains moments, la France a plutôt abandonné la Pologne. Pendant la dernière guerre, les alliances n'ont pas joué.
Sobieski a sauvé Vienne.


MADAME ALEXANDRA VIATTEAU:

Répondant à un auditeur , Mme Viatteau a enchaîné sur ses paroles . Il disait notamment que, au cours de l'histoire , la France a "plutôt abandonné la Pologne dans certains moments - comme en septembre 1939 - où les alliances n'ont pas joué." Il a mentionné aussi le Roi Sobieski et sa victoire sur les Turcs qui assiégeaient Vienne, la capitale de l'Autriche, en 1683.

Mme Viatteau:

"Je commencerai par le Roi Jean Sobieski qui a vaincu les Turcs à Vienne. Il y est venu appelé

à la rescousse, avec ses hussards ailés, et il l'a remporté.

Or, en 2004, sur France -Culture, une grande personnalité qui m'est d'ailleurs très chère, et qui

est une grande amie de la Pologne , en voulant rendre hommage à la Pologne, a dit :

- " le général polonais Sobieski, à la tête des armées suédoises; a vaincu les Turcs à Vienne".-

Aucun commentaire de ceux qui participaient à l 'emission! Il était, en effet, difficile de contre-

dire cette personnalité!

Cela a ouvert devant moi une perspective de la désinformation ; c.à d. de la mésinformation et de l'ignorance .

LA FRANCE NE CONNAÎT PLUS LA POLOGNE ! ELLE IGNORE LA POLOGNE!

Depuis IX 2009, lors de la Commémoration de la IIe Guerre Mondiale ; il a été constitué un dossier énorme de toutes les fausses informations données(en France) sur cette campagne de

Septembre 1939 polonaise qui a duré 1 mois et 6 jours.

En effet, comme vous venez de le souligner, la France n'a pas respecté l 'accord qui la liait à la

Pologne - accord qui stipulait que, 15 jours après l'attaque de la Pologne par l'Allemagne, elle

allait attaquer l'Allemagne avec le gros de ses troupes. Ce qu'elle n'a pas fait , en partie à cause de l'agression de la Pologne par Staline .

Quinze jours après le 3.IX.tombait le 18.IX. 39 - et c'est pourquoi les armées soviétiques qz sont dépêchées d'attaquer la Pologne le 17.IX.1939. La France n'a pas attaqué l'Allemagne, se

disant :" Maintenant, ça chauffe; La partie est perdue. C'est terminé".

Mais alors, cela soulève un point qui a été occulté - et là je le dis sans aucun risque d'erreur -

par l'infiltration de l'enseignement français de l'histoire par le Parti Communiste Français -

les directives venant en droite ligne de Moscou - d'occulter complètement cette responsabilité

de Staline et de Moscou dans la victoire d'Hitler sur l' Europe. Cela va très loin."

- Le Présentateur : Nous parlons des livres d'histoire(manuels) des années 1950...

- Al. Viatteau : Non! Non! Nous parlons des programmes d'histoire d'aujourd'hui!

- Le Présentateur : Mais... ce genre de choses apparaît vers la fin des années 1050...

- Al. V. : Tout à fait!

- Le Présentateur : Pour minimiser les conséquences de la politique française?

- Al. V. : Non seulement minimiser, mais cacher complètement .

- Le Présentateur : le drame de la Pologne devenant ainsi exclusivement celui de l'Allemagne nazie?

-Al.V. : On se cachait derrière la feuille de vigne de l'amour pour la Pologne : c.à d. :

" Ah! Pauvre Pologne malheureuse! La cavalerie, sabre au clair, attaquant les chars allemands!"

C'était d'ailleurs faux! On a accumulé là tous les poncifs!

Ce qui a fait dire à un Congrès mondial des historiens de la Pologne, à un professeur russe, en 2007, /ils sont beaucoup plus avancés que nous(la France) dans la recherche sur la responsabi-

lité / avec une ironie féroce : " Oui, la France aime le sacrifice polonais, mais non la cause polonaise".

Pour votre auditeur, je vais citer brièvement l'analyse du professseur Henri Grappin :"Grande

Histoire de la Pologne des origines jusqu'en 1922" (puisqu'elle est publiée par la Librairie de la

rue 122) : "La France serait-elle la vieille et impudente ..... de la Chancellerie russe; d'après

laquelle la question polonaise ne serait qu'une affaire intérieure russe? Par là, elle trahissait

les Polonais, les Traités internationaux et ses intérêts propres pour éviter le risque d'inquiéter

Petersbourg ou pour combler les voeux de Berlin qui voulait que la question polonaise demeurât le trait d'union entre l'Allemagne et la Russie. La France y aidait par sa pusillanime et égoïste discrétion. Elle croyait peut-être sacrifier les Polonais à la Russie? Elle les sacrifiait

aussi à l'Allemagne - ces Polonais qu'on accueillait après la guerre(en 1945) avec vénération comme un symbole d'héroîsme et de justice opprimée - on évitait maintenant de parler d'eux

pour ne pas vexer la Russie. A moins qu'on les dénigrât pour lui complaire".

C'est tellement actuel!

Je reviens au dénigrement du Président L.Kaczynski qui avait un mérite immense pour la Pologne; Il a été le sponsor - il a aidé, insisté et poussé au respect de la mémoire historique.(*)

Le Musée de Katyń, le Musée de l'Insurrection de Varsovie, le Musée de l'Histoire de la Pologne

- tout cela énérvait immensément certains médias français - p.ex; Le Nouvel Observateur où

K.S.Karol écrivait :"Ils nous embêtent, ces Polonais! Mais croient-ils vraiment qu'on va devoir

respecter leur mémoire?" Phrase insolente et qu'on retrouve aujourd'hui dans l'Express :

-"La psyché doloris de la Pologne éternelle remonte aujourd'hui à la surface. Comment une nation meurtrie peut-elle écrire son avenir au-delà de l'émotion?"

C'est quand même extraordinaire ! Imaginez que la Présidence d'Israêl périsse en allant pour une commémoration à Auschwitz! Est-ce qu'on oserait dire de nos amis Juifs que :

" "la nation juive , meurtrie, peut-elle écrire son avenir au-delà de l'émotion"?

C'est d'une ignorance et d'une sottise qui dépasse les bornes de la décence!

- Le Présentateur : - Vous feriez bien de parler ,ici, de perversité, car les choses ne sont pas inno-

centes et...

- Al,V.: -Vous avez raison ! Moi, je mets toutes ces choses sur le compte de l'ignorance, mais aussi de la perversion.

- Le' Présentateur : - (sur le compte) du produit de la désinformation qui dure depuis des décennies en France, car, du moment où l'on enseigne l'histoire de manière orientée - il est certain que cela rebondit sur la formation des journalistes.

-- Al.V. : - Vous définissez là, parfaitement, l'intoxication qui est une arme de guerre.

L'intoxication (consiste)... à dire des choses justes sur des données fausses et donc tromper à

la base; et désormais , nous avons une explosion d'intoxication en France - qui n'est pas toujours de mauvaise foi mais involontaire - parfois aussi volontaire - et qui est donc dangereuse pour les Français.

-Le Présentateur:- Je voudrais reposer une question - pour les critiques du Président Kaczynski qui, d'ailleurs; me le rendent sympathique, -est-ce que cette unité de la nation qui s'est manifes-

tée (récemment) - est-ce qu'elle est de façade ou réelle? Monseigneur! Cette polémique autour de l'inhumation( du couple présidentielle) présentée ici comme une division de l'opinion polonaise - est-elle artificielle ? Vous disiez tout à l'heure, Monseigneur, que cela vous faisait de la peine d'entendre dire cela dans les média en France - mais vous ne semblez pas en être

impressionné outre mesure. Vous êtes entrés en période électorale anticipée puisque les élection en Pologne ont été avancées de 6 mois - selon l'ordre constitutionnel polonais . Cela

ne vous inquiète pas au -de là de ce que sont les divisions en période électorale normale dans un pays ?

-Mgr Stanislaw JEZ: - Il faut voir la situation géopolitique de la Pologne! Il y a un vieux proverbe qui dit "divide et impera" (divise et règne). Ce n'est pas pour rien qu'on présente, ici,

une image exagérée de cette division; Elle existe bien - les divisions politiques ont toujours existé;

Moi, dans ce contexte, je voudrais souligner ce que les médias ne disaient pas, sauf les médias polonais, sur ce qui était en réalité Lech Kaczynski.

L'un des cofondateurs de la Mission Catholique Polonaise disait "Aucune doctrine politique etrangère ne pourra nous sauver, mais la mort du Fils de Dieu et (du fils) de la Patrie".

Lech Kaczynski a grandi dans une famille de tradition patriotique; Sa mère est toujours en vie.

Son père a participé à l'insurrection de Varsovie (en 1944). De cet aspect, les média français

n'en n'ont jamais parlé ;sauf la radio Notre Dame. Le Président était un homme d'une foi limpide et il ne se gênait pas de le montrer dans la vie publique - s'appuyant sur les fondements de la foi chrétienne. Mgr Jôzef Michalik; président du Conseil Episcopal Polonais m'a raconté

un petit détail : "Le Président devait arriver dans ma région.Il me téléphone et dit qu'il arrivera un quart d'heure plus tôt parce qu'il veut se confesser et participer pleinement à l'Eucharistie";

Et mgr Michalik d'ajouter :"Un homme pour qui la conscience a de l'importance et qui respecte la différence entre le Bien et le Mal, est (comme) l'un de nous". Il doit inspirer confiance.

Et cette confiance; la nation polonaise l'a exprimée de façon grandiose.

Le'Présentateur : - Comparer Wawel et le Panthéon est absurde .

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(Fin de l'émission - à retrouver au www.radionotredame.com)